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La veuve

MessagePosté: 10 Déc 2008, 19:32
de Bertha
En voyant à la télé hier soir, le film qui racontait le voyage de la guillotine, appelée "la veuve", de Paris à la Belgique, pour exécuter un condamné pour meurtre, cela m'a rappelé le voyage de la "veuve" en Algérie, dans les première années des "événements".

Il n'y avait qu'une seule guillotine pour toute l'Algérie, donc elle voyageait entre Alger, Oran et Constantine, par train.
Comme mon père travaillait aux chemins de fer, nous savions lorsqu'elle arrivait. Cela mettait une ambiance sinistre dans la ville : tous savaient qu'ELLE était là. Je lis sur un site web que lorsque Mitterand était Garde des sceaux, 58 terroristes algériens ont été guillotinés.

Une amie de lycée, dont le père était procureur, nous a dit une fois : "mon père est rentré complètement démoli, de l'exécution de ce matin". Il devait assister aux exécutions, où il représentait la République. Il aurait dit à sa famille : "je ne supporte plus de voir tuer des gens qui ont fait ce qu'ils pensaient être bien pour les leurs." Il quitta l'Algérie quelques années plus tard, ayant obtenu sa mutation pour la métropole. Il n'avait rien d'un gauchiste, pourtant.

Ces algériens qui étaient exécutés avaient été condamnés pour avoir assassiné d'autres personnes...
Y a-t-il des meutres légitimes ? Quelqu'un peut-il me répondre ?
Dans la conférence que vous publiez, on parle de pardon, face à l'irréparable, l'impardonnable ? Tuer est-il parfois pardonnable ?
Ou même, est-ce bien, parfois de tuer ?
Moi, je n'y crois pas !

Re: La veuve

MessagePosté: 17 Déc 2008, 18:20
de Fille du vent.
Il y a un site intéressant sur le sujet : celui de la section de Toulon de la Ligue des Droits de l'Homme.
En particulier un article sur Mgr Duval et Albert Camus, deux hommes dans la tourmente"..

Cet article est introduit ainsi :
"Les événements tragiques qui ont accompagné le déclenchement de la guerre algérienne de Libération ont mis Monseigneur Duval et l’écrivain Albert Camus devant un choix qu’ils ne pouvaient faire.
A l’occasion du dixième anniversaire de la mort du cardinal Léon-Etienne Duval, El Watan publie un dossier de A. Benchabane qui lui est consacré".

Le début de l'article :
"Il y a, certes, une différence d’appréciation entre les deux hommes. La divergence se résume à peu près comme suit : le premier s’est prononcé, dès le départ, pour l’autodétermination et le second pour la fédération des populations d’Algérie en abrogeant le statut colonial. Cependant, entre ces deux monuments, il y avait également des ressemblances qu’on pourrait qualifier de frappantes. En effet, depuis la première étincelle jusqu’au débordement de la violence, ces deux hommes, qui n’aimaient guère les salves d’artillerie, voulaient empêcher le désastre en refusant la logique déraisonnable de l’affrontement.

Camus et Duval pensaient, en pleine tourmente, qu’il y avait, quelle que soit la justesse de la cause, une limite à ne pas franchir : la vie des innocents."

Qu'en pensez-vous ?

Camus

MessagePosté: 27 Nov 2009, 01:24
de Lila
Il y a beaucoup de discussions sur Camus en ce moment.
C'était un homme extraordinaire, aimant la justice.