L'Alsace et la Lorraine

Re: L'Alsace et la Lorraine

Messagede P'tit Loup (AREPA) le 14 Aoû 2008, 18:30

Ma grand-mère était alsacienne. Elle est venue vivre en région parisienne quand elle a épousé mon grand-père.
Ses voisines la traitaient de "sale boche". Elles en sont parfois venues aux mains.
Même sa belle-soeur ne lui a jamais pardonné son origine. Elle l'a toujours reproché à son frère.

Pendant la guerre, les grands-parents habitaient dans un ancien moulin. Ma grand-mère faisait des harengs marinés, dans des tonneaux de sel, des grands tonneaux. C'est mon papa qui m'a raconté ça. Il n'y avait pas beaucoup d'argent, en ce temps là et le hareng était le poisson qui se conservait le mieux. Ils le mangeaient avec des pommes de terre.

Une fois où je suis allée en Alsace, voir ma grand-mère, j'ai fait la chambre de mon oncle. J'y ai trouvé plein d'armes sous son lit, des pistolets, des couteaux,
des armes ramenées de la guerre de 14. J'ai eu peur, mon père m'a dit de ne pas aller dans la chambre de mon oncle, qu'il ne serait pas content.
Comment il avait eu toutes ces armes ? De ses grands-parents.
P'tit Loup (AREPA)
 

Re: L'Alsace et la Lorraine

Messagede Yvette (AREPA) le 14 Aoû 2008, 22:10

Chez nous, mon père a été élevé par sa grand-mère alsacienne; il en parlait avec beaucoup de respect.
Il m'avait dit que tous les hommes partaient à la guerre et les femmes travaillaient; si bien que la grand-mère a élevé les enfants de ses enfants à elle, donné à manger, et tout, avec des petits moyens, il n'y avait pas grand chose à manger, car elle n'était pas riche. Elle avait récolté au moins 7 ou 8 gosses et c'est elle qui les a gardés, élevés, le temps de la guerre. Elle s'est débrouillée avec les moyens du bord !
C'était en Alsace, le grand-père a été mobilisé du côté français, je crois.

Papa me racontait toujours, la grand-mère, pour avoir la paix avec tous ces enfants, avait fait une baguette, avec un fil terminé par un bout de plomb et celui qui ne tenait pas son chemin droit, il avait un coup de plomb ! Elle était très bonne, mais très sévère.
Quand on était à table, la grand-mère était toute seule à nous surveiller, mais si on ne se tenait pas bien, ou si on disait quelque chose qu'il ne fallait pas, il y avait un coup de plomb, c'était radical !
Avec elle, il y avait intérêt à marcher droit.

Les hommes étaient au front, les femmes travaillaient, la grand-mère élevait les enfants.
Yvette (AREPA)
 


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