Intervention catholique du 11 novembre 2009
Thème : l’éducation à la paix.
Une guerre, c’est souvent une défaite, pour la génération qui la fait, pour les générations à venir qui ont à porter lourdement le souvenir des morts, à porter la douleur des vivants, les silences et les faux semblants de victoire.
Malheur à ceux qui perdraient la mémoire de ces périodes tragiques, des menaces contre les droits des personnes et des peuples, des imprudences et des erreurs, des blessures et des anéantissements sans précédent qu’elles ont entraînés, des sursauts courageux pour recouvrer les libertés ou simplement le droit d’exister.
Les jeunes générations doivent le savoir. Nous leur devons cette transmission vivante.
Une guerre, ça laisse des traces chez les individus, dans la mémoire collective, et même plus profondément dans les consciences. Comme une dispute : quelle a été son origine ? Qu’est-ce qui constitue son actualité ? Quand viendra sa fin ? Comme une blessure qui se referme si les combattants ont pu parler, se parler, signer un armistice, sur papier pour commencer, et l’armistice du cœur qui sera l’apanage des générations suivantes, plus long et lent à venir.
A Cergy nous voulons travailler pour l’Education à la Paix, des jeunes et des moins jeunes, au Nom de l’amour de Dieu manifesté en Jésus, notre paix.
Pour cela, nous voulons promouvoir les valeurs de justice et de vérité, sources de toute paix. Nous voulons construire dès aujourd’hui le royaume de Dieu qui commence sur terre.
C’est, par exemple à Cergy, lutter contre les idéologies ambiantes qui nous enferment dans nos préjugés et ceux de nos parents.
Nous voulons être terre d’accueil et d’engagement. A Cergy, pour la paix civile et religieuse qui nous réunit ici ce matin, des personnes font le choix radical de vivre l’engagement associatif et politique de la plus forte des manières, pour le travail du bien commun, et l’attention au plus petit de nos frères en humanité.
Nous voulons aussi enseigner aux jeunes le sens de la médiation ; en montrant comment on peut défendre ce qui est juste sans utiliser la violence. Apparemment, tout le monde veut la paix. Pourquoi ne peut-elle se concrétiser ?
Le seul signe pour nous catholiques, chrétiens qui redit avec force le refus de la violence, c’est Jésus qui donne sa vie pour tous ses amis, amour qui va même jusqu’à aimer ses ennemis. Notre mission de chrétiens : faire comme Lui, apprendre tous les jours à donner notre vie par amour.
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Prière
Poussés par le Souffle de Dieu, souffle d’Amour et de Paix, nous tous, responsables religieux, parents, éducateurs, nous reconnaissons notre lourde responsabilité dans l’éducation à la paix.
Seigneur, nous te prions :
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Pour que nos jeunes générations ne cèdent jamais à la facilité de la caricature de l’autre.
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Pour que nous les aidions à un engagement responsable dans la vie civile et religieuse, et que nous acceptions d’abattre murs et cloisons.
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Pour que nous nous éduquions mutuellement à assumer notre rôle de médiateurs dans les crises qui se préparent, les conflits qui durent.
L’Eglise cherche, par la force de l’évangile, à semer des semences de paix. Elle se réjouit de les voir grandir. Elle aime en partager les fruits.