Accueil Religions Toutes les religions 11 novembre 2014 – Parole de jeune sur le texte choisi, de Jaurès.

11 novembre 2014 – Parole de jeune sur le texte choisi, de Jaurès.

Commémoration interreligieuse à Cergy, le 11 novembre 2014

page 2.

Texte de Jean Jaurès qui a servi de base aux réflexions :   

Extrait du livre « Jaurès le prophète ». Mystique et politique d’un combattant républicain. d’Eric Vinson et Sophie Viguier-Vinson, Ed Albin Michel
Chapitre :
L’âme de la Paix.

Au cœur du long chapitre central de l’Armée nouvelle, « Le ressort moral et social », dans lequel Jaurès digresse abondamment sur la théorie socialiste avant de reprendre sa démonstration militaire, un passage offre une clé pour saisir la finalité spirituelle de sa démarche. Là encore, il nous parle de son idéal ultime.

"  Que tous les hommes passent, de l’état de concurrence brutale et de conflit, à l’état de coopération, que la masse s’élève, de la passivité économique à l’initiative et à la responsabilité, que toutes les énergies qui se dépensent, en luttes stériles ou sauvages, se coordonnent en une grande action commune, c’est la fin la plus haute que peuvent se proposer les hommes. (…) La force des instincts, la chaleur du sang, l’appétit de vivre ne seront point atténués, mais les puissances instinctives seront disciplinées et harmonisées par une haute et générale culture. La nature ne sera plus supprimée ou affaiblie, mais transformée et glorifiée. Vraiment, par l’avènement de l’ordre réel, de la justice réelle, dans les rapports de la communauté humaine, il y aura un fait nouveau dans l’univers, et la conscience de ce fait nouveau, des hautes possibilités du monde, permettra les vastes renouvellements de l’esprit religieux. "

Le premier intervenant sur ce texte a été un jeune membre de Souffle et chemins :

 

Image

« Père Jaurès,

Si je t’adresse aujourd’hui cette lettre, c’est d’abord pour te remercier pour cette citation qui m’a tant touché, cette citation remplie d’espoir et de paix. Cent après ta mort, ton combat contre la Guerre et les injustices perdure toujours. Ne vois-tu pas de là où tu es, tous les crimes, les horreurs qui régissent encore notre monde ? N’as-tu assisté aux calomnies qui l’ont rythmée du siècle passé, de la Grande Guerre de 14-18 aux camps de concentrations, et aux massacres en Syrie, en Birmanie qui se déroulent sous nos yeux ?

Tes mots m’ont alors paru comme une révélation. Toi qui avais prédit que notre barbarie nous conduirait à notre perte.

Et même si cela paraît trop naïf et trop utopiste, je veux croire en ton rêve.

Ce rêve de voir tous les hommes rassembler leur efforts pour construire une paix universelle,

Ce rêve de voir cette justice réelle s’accomplir, dès lors que chaque Homme jouira des mêmes droits et lorsque la dignité humaine sera enfin respectée,

Ce rêve de voir cette communauté humaine grandir et unir les hommes dans leurs différences.

Cet esprit de Fraternité, et cette commémoration en est le plus bel exemple, se retrouve dans toutes les cultures, dans toutes les religions. Car au-delà d’un voile d’une kippa ou autre signe religieux, nous appartenons à la même Humanité. D’ailleurs, ne dit-on pas que les Saintes Ecritures ne peuvent être comprises par un cœur endurci ? Comment un cœur qui refuse de s’ouvrir à son prochain peut-il prétendre  comprendre le message de Dieu ?

Tu disais Jaurès dans ton discours d’Albi, que ce n’est que par des valeurs prônées dans l’Altruisme que nous pourrions construire cette société d’Hommes libres et égaux. Et je ne peux qu’être d’accord avec toi.

Ce sont ces valeurs de paix et de partage qui seules, pourront sauver notre Humanité, qui seules pourront réaliser les objectifs de notre millénaire comme la lutte contre la famine, l’exclusion. Qu’elles seules pourront nous guérir de notre individualisme, de notre obsession de la richesse et des choses de ce bas monde, apaisé de ces passions maladives qui pourrissent nos cœurs et enchainent nos âmes.

Ces idéaux sont un espoir pour les générations futures de ne pas voir leur monde dans un état de ruine et de tyrannie comme certains le laissent présager mais un monde où règne la tolérance et le respect mutuel.

Père Jaurès, je t’admire pour ton pacifisme et ta sagesse. Et tout citoyen devrait connaître la ferveur avec laquelle tu as mené tes combats. Et bien que beaucoup soient prêts à te rendre hommage, seuls les plus braves oseront reprendre ton flambeau ».